«Twice the first Time» est le nouveau projet du rappeur et beatboxer conquérant Napoleon Maddox. Le natif de Cincinnati (Ohio) y raconte l’histoire de ses arrière-grands-tantes Millie et Christine, des sœurs siamoises célèbres en leur temps. Nées esclaves en 1851, elles eurent un destin extraordinaire : captivité, exploitation et émancipation.

Dans cette performance qui mêle hip hop, poésie, djing (DJ Menas), machines (Sorg), free jazz (le saxophone de Ricardo Izquierdo, la flûte de Naïssam Jalal) et prolongements multimédia (le vidéo mapping de Ease), Napoleon se sert de l’incroyable destinée de ses ancêtres comme d’une métaphore de la «vie noire» aux Etats-Unis.

Dans les années 90, il fondait le collectif IsWhat?!, entre rap dur et jazz libertaire façon Archie Shepp (voir le projet Phat Jam, en 2007). Avec «A Riot Called Nina», Maddox rendait il y a trois ans un hommage singulier à Nina Simone. C’est avec son groupe IsWhat?! réactivé, propulsé par la batterie d’Anna Kennedy, que Napoleon reprend aujourd’hui ses conquêtes.

Création festival Banlieues Bleues

Sixième opus d’Anthony Joseph, ce «Caribbean Roots» paru au printemps dernier et enregistré à Paris avec le percussionniste guadeloupéen Roger Raspail succède au magnifique "Time" réalisé avec MeShell Ndegeocello.

Originaire de Trinidad, le Londonien est un poète, essayiste, musicien et conférencier souvent décrit au Royaume-Uni comme « la figure de proue de l’avant-garde afro caribéenne ». Tout en continuant à publier sa littérature (des recueils de poésie, l’essai The African Origins of UFOs, une biographie fictionnelle de Lord Kitchener), Anthony Joseph enregistre avec son groupe The Spasm Band. Un premier album il y a dix ans ("Leggo de Lion"), puis "Bird Head Son" établissent le style spoken words de l’artiste : une forme de poésie groovy, à mi-chemin entre le rap, le chant et la déclamation. Un recueil poétique et un album éponymes ("Rubber Orchestras") paraissent, puis un live («Live in Bremen»).

Sa littérature comme ses performances engagées s’épanouissent entre le surréalisme de Duchamp, le jazz free, la soul de The Last Poets, l’afro beat barbelé de Fela et les cultures caribéennes.

http://www.anthonyjoseph.co.uk/

https://www.youtube.com/channel/UCxGCuwTQpP-tfEALVja-cUA